Les pratiques culturelles, enjeu de démocratisation
Dans sa contribution à la Fondation Jean Jaurès, Jean-Michel Tobelem fait une analyse critique de la démocratisation des grandes institutions culturelles françaises, et propose des solutions concrètes.

Vous ne saviez pas quoi lire sur la plage ? N'hésitez pas un instant à lire le très instructif essai de Jean-Michel Tobelem pour la Fondation Jean-Jaurès, sur l'état de la démocratisation culturelle, notamment dans les grandes institutions.

Certes, la part belle est faite aux scènes nationales et aux musées, mais nombre de réflexions sont tout à fait applicables aux enseignements artistiques.

Nous retiendrons notamment de cet essai la nécessité absolue, qu'il y a à identifier et suivre les publics ou usagers des différents équipements ou événements culturels : contrairement aux attentes, cela n'est pas fait, ou alors seulement partiellement, ce qui limite la portée des évaluations de politique tarifaire par exemple, ou de pratiques pédagogiques visant à attirer de "nouveaux" publics.

Notons au passage la difficulté qu'il y a à définir le "public" ou l'usager d'un établissement d'enseignement artistique : est-ce uniquement l'élève, ou bien doit on englober également le public des manifestations organisées par les conservatoires, ou encore faut-il élargir aux bénéficiaires des actions éducatives ou sociales menées par les enseignants et les élèves de ces établissements (quid des enfants qui bénéficient des actions en milieu scolaire des professeurs intervenants, ou des personnes âgées de la maison de retraite qui ont le plaisir d'écouter un concert sur mesure ?) ? Et comment comptabiliser les personnes assistant au cocktail des voeux du maire de la commune qui profitent d'une animation musicale offerte par les élèves du conservatoire ?

Autre axe d'analyse (parmi d'autres, nombreux), la question tarifaire : pour Jean-Michel Tobelem, l'impact des hausses tarifaires sur la fréquentation en nombre et en diversité sociale ne saurait être ignorée. Il souligne notamment l'absurdité des renoncements des personnes pourtant intéressées, pour des raisons de coûts. La barrière tarifaire est un fait :combien, pourtant partis pour visiter un musée, assister à un spectacle, se sont ravisés face à la dépense que cela constituait in fine pour le budget familial déjà très sollicité ?

Une lecture rapide, réjouissante et pleine d'enseignements. Et pour les paresseux : un entretien avec Jean-Michel Tobelem présente cet essai.


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Mis à jour le 20/05/2016