Au sein de FUSE nous aimons aller au fond des sujets. Alors mettons les choses au point; en chaussant les lunettes de l’usager, élève ou parent d’élèves.
Que les choses soient bien claires : nous n’avons à aucun moment écrit ou laissé croire que la ville de Chateauroux s'était mise dans l'illégalité. Ce qui aurait été le cas si elle avait licencié sans motif sérieux des professeurs sous contrat à durée indéterminée (ou en cours de CDD) ou fonctionnaires. Mais respecter la loi, n'est-ce pas le minimum qu'on puisse attendre de nos édiles ?
Nous avons juste déploré que le maire de Chateauroux ait fait le choix politique de diminuer de 20% les charges d'enseignement de son conservatoire en réponse au désengagement de l’Etat, lequel ne contribuait qu'à la marge au budget (de 2 à 8% selon les conservatoires). Ce n’est pas anodin et nous continuerons à affirmer que c’est un très mauvais choix ! car c’est bien d’un choix qu'il s’agit et non d’une fatalité...
Mais retrouvons notre regard d’usager : l’histoire débute par une inscription au sein du conservatoire local qui porte parfois le doux nom de CRR,CRD, CRC ou CRI, quelques fois école de musique, ou encore conservatoire municipal ...Un CRD dans le cas présent, certes, mais il est fort probable que dans trois mois ce ne soit plus le cas.*
Et l’élève commence son cursus en conservatoire avec plusieurs professeurs. Etant inscrit dans un établissement municipal, ici labellisé par l’Etat, il (ou sa famille) part du principe que l’enseignant est qualifié et donc compétent… A de rares exceptions près, la question du statut ou du diplôme de cet enseignant ne se pose. Aux yeux des familles, il n’y a pas des « sous-enseignants » qui seraient ces fameux "vacataires". Et cela se passe bien …(et oui cela arrive beaucoup plus souvent que les récits ou anecdotes relayées par la presse ne le laissent penser).
Alors quand, à la fin de l’année, on apprend (ou pas d'ailleurs) que cet enseignant, contre son souhait, ne sera pas présent à la rentrée suivante, pour l’élève comme pour sa famille, il y a rupture de contrat… et quand le vacataire n’est pas remplacé et que la discipline enseignée ne le sera plus, dans son langage naïf, l’usager s’autorisera à parler de suppression de poste - oh ! pardon ! d’heures d’enseignement !
Comment en parler autrement ? il s’agissait d’un vrai cours dans un vrai cursus avec un vrai enseignant dans un vrai conservatoire... A aucun moment, les frais de scolarité n'ont été réduits parce que le professeur n’aurait été "qu’un vacataire"…
Loin de nous vouloir justifier le renouvellement sans fin de contrats à durée déterminée longtemps pratiqué et dorénavant strictement encadré. Mais force est de constater que l’extrême précarité des vacataires a aussi une incidence sur la mission d’enseignement qui leur est confiée ; notamment quand celle-ci se fait dans le cadre d’un cycle d’enseignement prévu pour une durée de 4 ou 5 ans. Il reste insupportable tant pour le citoyen que pour l'usager qu'ils servent de variables d'ajustement.
Pour conclure, par un clin d'oeil, nous avons découvert que notre détracteur (et polémiste) sur twitter était conseiller auprès du maire de Chateauroux, chargé du financement des « grands projets ». Manifestement, le conservatoire n'en est pas un ! Alors un peu d'audace, monsieur le conseiller, et osez faire de votre conservatoire, l'un des grands projets de votre ville ... et promis, nous vous applaudirons des deux mains !
*cf article FUSE sur les classements