Les notions de démocratie culturelle et droits culturels étaient à l’honneur de la rencontre entre la COFAC et la FNCC à laquelle FUSE a participé, rencontre divisée en trois ateliers : droits culturels et scènes permanentes, droits culturels et scènes éphémères, droits culturels et patrimoine. Telles étaient les questions lancées cette matinée du 17 juillet 2018 au sein du cadre enchanteur de la salle des fêtes de l’hôtel de ville d’Avignon.
Chaque atelier avait pour objectif de donner des exemples concrets de projets culturels associant étroitement les habitants. Nous nous sommes plutôt focalisés sur les scènes permanentes, pour lesquelles de multiples exemples d’actions locales ont été cités. Voici quelques pistes de réflexion concernant l’usager dans l’espace public.
La question de la temporalité
Les projets dont il était question, au contraire des scènes éphémères, s’inscrivent sur la durée avec une programmation dense dans le temps. La temporalité, ou les temporalités, sont justement au coeur du sujet : le temps de maturation du projet culturel diffère du rythme des élus. Ainsi, le projet culturel se heurte souvent à des changements d'équipes municipales, ou à un moindre engagement lors des périodes élecorales.
La question de la gouvernance est ainsi lancée pour des projets qui rassemblent souvent élus et associations culturelles et sociales...
Sortir de l'entre-soi
L'implication des usagers dans la gouvernance est alors primordiale. Pour FUSE, qui l'a rappelé à cette occasion, les citoyens doivent être actifs dans les associations locales, au sein des conseils d’établissements des conservatoires, dans les conseils d'administration, pour autant qu'on leur y laisse une place pleine et entière.
En associant à l'élaboration et au piloate du projet culturel de territoire, les représentans des usagers, des publics, le projet est véritablement co-construit. Or pour certains professionnels comme pour nombre d'élus, les citoyens, habitants, usagers font peur… car non professionnels. Vont-ils ainsi réussir à "se livrer", "se hisser" dans le débat, "réussir à porter une parole commune" ?
Ce problème n'est pas neuf, mais certains domaines se sont appropriés cette gouvernance partagée depuis déjà longtemps : la santé, l'environnement. FUSE est convaincue de la nécessité d'impliquer de façon plus étroite les publics dans la conception et la gestion des équipements et des projets culturels. Elle accompagne ses adhérents au niveau local afin de leu fournir les éléments nécessaires pour participer au débat. Chacun a ainsi légitimité à siéger en commissions en apportant sa vision.
Habitant d'un territoire, usager, citoyen, mais de qui parle-t-on au juste ?
Ce vocabulaire désignant le bénéficiaire des actions culturelles sur un territoire (comment définir le territoire par ailleurs ?) a d'ailleurs fait largement débat : parle t’on d’un habitant, d’un usager, d’un citoyen ? Certains insistant sur le terme de personne, laquelle est vue tout d'abord dans sa simple humanité donc, avec des droits. Autre acteur indispensable et non cité dans la table ronde, l’artiste/ l'artisan du territoire au coeur de la diffusion à ne pas oublier.
En conclusion, citons la présidente de la FNCC : « L’idée de “désinstitutionnalisation” est très intéressante : nous devons considérer de la même manière les professionnels, les associations, les artistes, les citoyens et les services municipaux. »