Le gouvernement a fait de l'éducation artistique et culturelle l'une de ses priorités. Dans la foulée des consultations sur l'école d'une part et sur l'éducation artistique et culturelle d'autre part, les ministères de l'éducation nationale et de la culture affichaient clairement leur volonté d'imprimer une nouvelle dynamique, dans la droite ligne du Plan Tasca-Lang.
La circulaire publiée début mai est donc le résultat des réflexions engagées ces derniers mois. Sans surprise, elle réaffirme l'importance d'une culture commune comme base du lien social et l'ambition d'un égal accès de chaque jeune à l'art et à la culture.
Une notion nouvelle : le parcours
Cette notion figurait dans les propos introductifs de la consultation organisée l'hiver dernier par le ministère de la Culture. Elle a été largement reprise par les contributeurs. Au delà du besoin de clarification et définition, ils ont identifié le besoin d'une mise en cohérence de la diversité des propositions actuelles d’éducation artistique et culturelle.
Le parcours d'éducation artistique et culturelle, composé de connaissances de pratiques et de rencontres, prend en compte les propositions faites à chaque jeune en temps scolaire et périscolaire, mais également intègre les démarches extra-scolaires.
Selon la circulaire, ce parcours pourrait être mémorisé dans un document qui garderait la trace des différentes expériences. Malgré l'avancée que constitue cette notion de "parcours" et l'éventualité de sa matérialisation, il restera encore des progrès à faire en matière de valorisation des acquis des jeunes au regard de leur cursus scolaire : nous souhaitons qu'une fois identifié et régulièrement renseigné, ce parcours puisse participer à l'évaluation du jeune et sous des formes à définir, puisse contribuer par exemple aux différents diplômes.
L'indipensable concertation
Les contributions avaient également largement identifié la nécessité de mettre en place des instances permettant de favoriser la continuité du parcours entre les différents temps éducatifs de l'enfant..
La circulaire met en avant clairement la nécessaire articulation du travail entre les ministères concernés, et ce également au niveau de leurs services déconcentrés. Le conseiller "éducation artistique et culturelle" de la DRAC aura ainsi dans ses prérogatives celle d'impliquer plus facilement les familles dans les projets artistiques et culturels de leurs enfants (!). Elle prévoit également la création de comités territoriaux de pilotage réunissant annuellement les différents niveaux de collectivités territoriales, et les représentants de l'état... qui auront pour objet de définir et mettre en oeuvre les grands axes de développement ainsi que le suivi et l'évaluation des politiques menées.
Enfin, au niveau national, un bilan annuel sera effectué par les services des ministères de la culture et de l'education nationale et sera remis au Haut Conseil de l'Education Artistique qui fait ainsi son grand retour après avoir disparu du paysage ces derniers mois.
Le retour des formations communes ?
De fait l'ambition de bâtir une culture commune ne se limite pas aux jeunes : la circulaire remet au goût du jour les formations communes pour l'ensemble des intervenants, quelle que soit leur position : professeurs, artistes intervenants, formateurs, conseillers pédagogiques...
Ces rendez-vous qui ont connu des périodes fastes (sous forme d'universités d'été notamment), plébiscités par de nombreux acteurs de l'éducation artistique et culturelle, pourraient donc de nouveau fournir matière à enrichir le débat et la réflexion.
Des grands principes mais avec quels moyens?
On ne peut que se réjouir de ce texte cadre qui pose de grands principes ambitieux et généreux. On peut également apprécier qu'au détour d'un paragraphe soit rappelé la spécificité de l'enseignement artistique dispensé par les conservatoires.
En revanche, en ces temps de disette budgétaire, on peut s'interroger sur les moyens que pourront effectivement dégager l'Etat et les collectivités territoriales.
Consulter la circulaire et ses annexes : ici