« Quels sont les éléments qui font levier dans la mise en œuvre d’un projet “musique et handicap” ? Quels sont les facteurs qui contribuent à sa réussite, quelles que soient les structures porteuses ? ».
Telles étaient les questions au coeur de la journée professionnelle du 9 octobre 2017 qui réunissait l’association MESH (Musique et situations de handicap), et Cadence, pôle musical régional, dont le but est de valoriser toute pratique musicale dans le grand Est.
L'association MESH, fondée en 1984, dans le but d'étudier, promouvoir et développer l’intégration culturelle des personnes en situation de handicap, et favoriser leur accès aux pratiques artistiques, notamment à la pratique musicale.
Suite à ces échanges, un guide pratique: "Vivre et faire vivre un projet musique et handicap" a été rédigé et récemment publié.
Partir d'exemples concrets pour proposer une méthode
Le guide part de 3 exemples concrets d'ateliers, dont le déroulé et le bilan intéresseront sans nul doute, toute personne désireuse de se lancer dans un projet similaire :
- Projet « musique et handicap » au conservatoire de Clamart : ce projet consiste en trois ateliers de pratique musicale de douze élèves dédiés à des ULIS (Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire) et quatre « ateliers d’intégration » mixtes handi-valides (groupes de six à huit élèves).
- Projet « atelier musique » au CAAHM de l’ARSEA à Strasbourg : ces ateliers sont destinés aux adultes au Centre d’accueil pour adultes handicapés mentaux (CAAHM) de l’Association régionale spécialisée d’action sociale d’éducation et d’animation (ARSEA) (67)
- Projet « bulles de sons » avec Mission Voix Alsace : cet atelier musical inclusif accueille 40 personnes, en situation de handicap et valides, à la Vill’A à Illkirch-Graffenstaden (67)
Quelle place au handicap dans l'enseignement artistique ?
La publication de ce guide permet également de reposer la question de la pris en compte du handicap dans l'enseignement artistique, une prise en compte récente dans les établissements.
Alors que les études se multiplient sur l'apport de l'apprentissage de la musique dans la consolidation des apprentissages, mais également de la danse ou du théâtre, nous devons réinterroger nos pratiques pour réduire les phénomènes d'éviction des enfants en difficulté au sein des établissements d'enseignement artistique. Trop souvent encore, il est compliqué de parler du handicap de son enfant et la solution de l'arrêt de la pratique face aux difficultés vécues par l'enfant dans son apprentissage, reste la plus fréquemment mise en oeuvre par les parents, dans le silence des motivations. On ne peut que saluer les nominations de référents handicap dans les conservatoires (notamment dans le réseau des conservatoires parisiens) : reste encore dans ce cas, à diffuser largement l'information auprès des familles.
Autre débat, autre questionnement : faut-il prévoir des cours spécifiquement adaptés ? ou viser une intégration au sein des classes (voir le travail mené depuis plusieurs années, par l'association Sidvem) ? C'est la deuxième voie que Fuse privilégie au maximum pour favoriser l'ouverture des enfants et participer à l'éducation à la différence. Cela suppose de fait, que les enseignants soient formés pour appréhender une plus grande diversité d'enfants et disposent de moyens pour les accueillir (lieux adpétés, matériels, nombre d'élèves, etc.).
Pour en savoir plus sur l'intégration des élèves handicapés dans les conservatoires :- https://www.lalettredumusicien.fr/s/articles/2135_155_conservatoires-et-handicap-ou-en-est-on- https://www.francemusique.fr/savoirs-pratiques/l-acces-l-enseignement-musical-pour-les-enfants-porteurs-de-handicap-quel-etat-des-lieux-30449