Horaires aménagés : bilan statistique 2018
26 000 élèves étaient inscrits en CHA (danse, musique, théâtre, arts du spectacle et arts plastiques) en 2018, soit 0,8% des collégiens, nous informe une étude statistique du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée cet été.

Sur 26 000 élèves recensés au niveau du collège à la rentrée 2018 (moins de 1% des effectifs totaux en collège), la très grande majorité sont des musiciens :

  • 20 101 sont musiciens (CHAM)
  • 3 177 sont inscrits en théâtre (CHAT)
  • 1 763 sont danseurs (CHAD)
  • et 885 inscrits dans le cursus arts du cirque

Si la proportion d'élèves bénéficiant de ce type de scolarité aménagée reste faible, les effectifs ont toutefois doublé en dix ans (ils n'étaient que 12 000 élèves inscrits en 2009). Le développement des classes d'orchestre à l'école ou chorales à l'école, fortement soutenues par les ministères de l'éducation nationale et de la culture depuis une dizaine d'année explique en partie ce phénomène, de même que la plus grande diversité des spécialités proposées (ouverture au théâtre et aux arts du cirque).

Quelle mixité ? 

Cette question de mixité des élèves en classes à horaire aménagé est sensible. En effet, ces classes souffrent d'un procès en non mixité, au même titre que la plupart des classes à projet spécifique au sein des collèges, telles que les classes bilangues. Evidemment, il s'agit principalement d'examiner la provenance sociale des élèves.

Si les élèves inscrits dans ces dispositifs sont issus de milieux plus favorisés que la moyenne* (sur la base des catégories socio-professionnelles des parents et non des revenus), les classes qui les accueillent sont plutôt mélangées, conséquence de la politique de répartition des élèves en HA au sein des classes dans les établissements. Dans 91% des collèges en effet, les classes dans lesquelles sont scolarisés les élèves en HA accueillent une proportion importante d'élèves ne suivant pas d'enseignement artistique (plus de la moitié pour 3/4 des classes).

Enfin, si les musiciens et les danseurs sont issus de milieux très favorisés à plus de 40% (contre 24% environ pour l'ensemble des collégiens), les comédiens en herbe sont plus souvent issus de milieux dits défavorisés (38% d'entre eux).

Ces déséquilibres persistent dans les établissements d'éducation prioritaire : la politique visant à développer les classes à horaire aménagé dans les collèges "défavorisés" permet donc effectivement d'accroître la mixité des établissements concernés en attirant des enfants de milieux plus favorisés.

En revanche, on constate une surreprésentation des filles dans ces dispositfis, puisqu'elles constituent près des deux tiers des effectifs. C’est pour la danse que ce déséquilibre est le plus marqué avec 89 %.

Etre en classe à horaire aménagé, facteur de réussite scolaire ?

Par ailleurs, l'analyse des trajectoires lycéennes des élèves inscrits dans une CHA durant le collège permet de valoriser l'engagement scolaire de ces élèves, quelle que soit leur origine sociale. Trois ans après la sortie du collège, on retrouve en terminale générale une grande partie des élèves inscrits en CHA au collège :

  • 46 % d’entre eux sont en terminale scientifique (contre 23 % en moyenne pour les sortants de troisième « classique »),
  • 13 % en terminale littéraire (contre 6 %),
  • et 17 % en terminale économique et sociale (contre 14 % en moyenne).
Retrouvez l'intégralité de ette étude : ici
 
* Il faut noter que cette notion de milieu favorisé ou non peut largement conduire à des erreurs importantes d'nterprétation des statistiques : les catégories utilisées ici, comme dans le plupart des analyses statistiques portant sur la mixité sociale, sont des regroupements de catégories socio-professionnelles sur la base de schémas plus ou moins obsolètes. Ainsi les milieux dits très favorisés regroupent les chefs d'entreprises de plus de 10 salariés, les cadres et professions intellectuelles supérieures (parmi lesquelles figurent les artistes), les enseignants. A l'inverse, les agriculteurs exploitants par exemple font partie des catégories dites assez défavorisées. Ces catégories s'appuient donc sur la profession déclarée par les parents, et non sur leur revenu, leur niveau de formation, ou leur situation par rapport au marché de l'emploi. Elles ne tiennent aucun compte des difficultés des familles.

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Mis à jour le 07/11/2019