L'éducation artistique et culturelle, prioritaire mais pour qui ?
Discussions, séminaires, concertations, colloques et même une circulaire signée par les ministres de l’éducation et de la culture (circulaire que l’on trouve uniquement sur le site du ministère de l’éducation nationale et qui n’est pas mentionnée sur le site du ministère de la Culture !)... c'était la grande foire à l'EAC cette année !!
Mais des intentions à la réalisation, il y a toujours une marche à franchir ; et en ces temps de disette budgétaire, personne ne s'attendait à n’avoir que de bonnes surprises...
Certes l’enveloppe budgétaire du ministère de la Culture consacrée à l’EAC a été un peu augmentée mais en y regardant de plus près, force est de constater que cette augmentation ne vient que compenser les effets du gel et du surgel (responsables réciproquement de baisses de 5 et de 6%).
La circulaire EAC est en plus ambitieuse puisque la notion de parcours doit concerner tous les enfants à l’école primaire et au collège. Alors pour permettre la mise en place de nouveaux projest, le mot d'ordre est au redéploiement.
Les crédits finançant l'intervention d'artistes dans les options artistiques au lycée remis en question
Deux DRAC, Nord Pas de Calais et PACA ont d’hors et déjà annoncé la fin du financement de ces projets. Or, en supprimant le budget artistique de ces options, elles sont vidées de leur substance et leur existence même est remise en cause.
Les options artistiques au lycée ont été créées par Jack Lang en 1986 ; elles permettent aux lycéens qui ont choisi de s’y inscrire de se plonger dans une discipline artistique. Ces options sont proposées dans un nombre limité de lycées à un nombre encore plus limités d’élèves. Elles ne sont pas à visée professionnalisante mais sont exigeantes et proposent un parcours approfondi.
Elles s’adressent aussi bien à des lycéens qui ont déjà une pratique dans la discipline qu’à ceux qui ont souhaité découvrir un champ artistique particulier. Encadrées par des professeurs de l’éducation nationale et sanctionnées par une épreuve au baccalauréat, elles sont en général très appréciées par leurs bénéficiaires et leurs familles et sont souvent la source d’un dynamisme culturel au sein de l’établissement.
Des choix budgétaires qui posent de multiples questions
On avait bien noté que le lycée n’était pas intégré dans le grand projet « refondation de l’école » mais faut-il pour autant le déposséder de ses projets particuliers ?
Jusqu’où va-t-on aller dans la logique de la suppression des dispositifs non universels ? Car c'est en effet l'argument principalement retenu dans ces cas précis. Alors, après les options artistiques, pourquoi ne pas supprimer le latin et le grec?
Et pourquoi faut-il que le financement des intervenants extérieurs dans ces options, pourtant sous la responsabilité de l'éducation nationale, incombe au budget déjà restreint du ministère de la Culture ou à celui des collectivités territoriales ?
Et encore, pour se limiter aux premières questions qui nous sont venues à l'esprit devant ces décisions iniques.