Le 17 septembre dernier, les deux ministres présentaient au cours d'une conférence de presse commune, les principales mesures pour que l'ensemble des enfants puissent bénéficier d'un parcours d'éducation artistique, culturelle et sensorielle (EACS), en intégrant les différents temps de vie de l'enfant : le temps scolaire, périscolaire et extrascolaire.
Les objectifs ambitieux : tous les enfants et tous les jeunes doivent pouvoir bénéficier d’un parcours cohérent de 3 à 18 ans, c’est-à-dire de l’entrée à l’école maternelle à l’octroi du Pass culture qui marque l’autonomie culturelle du jeune.
Pour atteindre ces objectifs, les ministère de la Culture et de l’Éducation nationale ont fixé trois priorités (sans exclure les autres arts) : le développement de la pratique musicale, de la lecture et du livre, ainsi que du théâtre. L'occasion de mettre en cohérence une grande partie des mesures déjà annoncées depuis un an, et de les compléter notamment sur le volet territorial.
Mesures pour tous : chorales à l'école et au collège, options artistiques au lycée
Les ministres ont ainsi rappelé les grandes lignes du plan Chorale. Dès le CP et jusqu’en CM2, les élèves bénéficient de 2 heures hebdomadaires d’enseignement artistique consacrées à l’éducation musicale et aux arts plastiques. L'objectif est d’implanter une chorale dans toutes les écoles élémentaires d’ici la rentrée 2019. Cette priorité compte s'appuyer sur les temps forts suivants :
- la rentrée en musique.
- le festival École en chœur qui s’achève par un grand concert de fin d’année.
- la Fête de la musique à l’École.
Et sur les ressoures suivantes :
- des commandes d’opéra pour enfants grâce au soutien de la fondation Villecroze dont les partitions et le matériel pédagogique sont mis en ligne sur le site Musique prim porté par le réseau Canopé.
- l’assistant numérique choral « Vox, ma chorale interactive » élaboré par Radio France et mis à la disposition des professeurs.
- le vademecum sur l’enseignement de la chorale réalisé à l’attention des professeurs.
Au collège, la chorale relève désormais d’un enseignement facultatif de 72 heures, dont au moins une heure chaque semaine. Les collégiens et lycéens sont encouragés à se rapprocher du conservatoire "dans la perspective de trouver des souplesses d’emploi du temps pour développer la fréquentation des conservatoires. Ils peuvent également se raprocher des acteurs culturels, de Tous musiciens d’orchestre, des orchestres et maisons d’opéra". Vaste programme basé sur la bonne volonté des élèves ...
Enfin, tous les lycées devront proposer aux élèves un atelier de recherche et de création (théâtre, danse, spectacle global, etc.). Avec la réforme du baccalauréat 2021, l’enseignement artistique de spécialité n'est théoriquement plus l'apanage des seules classes littéraires. En effet, en classes de première et de terminale, les élèves pourront associer un enseignement de spécialité dans un domaine artistique (4 heures en première, 6 heures en terminale) à d’autres enseignements, pour créer des formules "hybrides". Reste à voir comment ils s'en saisiront effectivement, quand on connait la pression exercée sur les familles par le système de sélection Parcoursup : il faudra encore plusieurs années pour voir des élèves souhaitant s'orienter vers les classes préparatoires scientifiques aux grandes écoles, remplacer la biologie par la musique !
Enfin, les élèves pourront toujours choisir un enseignement optionnel (3 heures hebdomadaires) dans sept domaines : arts plastiques, cinéma-audiovisuel, histoire des arts, musique, théâtre, danse, arts du cirque.
Formules "intensives" pour certains
Les classes à horaire aménagé sont plébiscitées et seront développées, est-il écrit avec l'exemple des CHAT (théâtre) : 2 037 enfants en 2015-2016 et 2 595 en 2017-2018; pour un objectif de 3 000 élèves à la rentrée 2019.
Le Bac " techniques de la musique et de la danse" (TMD) est mentionné sans plus de précisions ; dommage pour un Bac peu connu, qui mériterait plus de "publicité".
Si elle n'est pas ignorée, voire même valorisée, la diversité des modalités d'intégration entre la scolarité et les parcours artistiques ne fait cependant pas la une. Une parole ministérielle un peu en retrait surtout lorsqu'on la compare aux annonces et au soutien massif en faveur des orchestres à l'école. FUSE attend une parole forte en faveur de ces parcours qui, s'ils ne s'adressent qu'à un nombre plus restreint d'élèves, sont malgré tout essentiels pour leur épanouissement.
Des villes 100% EAC
Dix villes sont accompagnées pour devenir des laboratoires “100% EAC” à la suite de Cannes : Château-Arnoux-Saint-Auban, Carros, Château-Thierry, Bessancourt, La Courneuve, Guingamp, Quimper, Saint-Brieuc et Metz. Pour ce qui est du portage financier, les collectivités "s’engagent financièrement pour la mise en œuvre de ces actions".
L’objectif est que ces villes s’engagent à ce que 100 % des enfants bénéficient d’ici 2020 d’un projet EAC structurant chaque année, avec un équivalent de 2 heures de pratique artistique dans les écoles. Sur le modèle du carnet de santé, le carnet EAC suivra chaque élève.
Est enfin annoncée la mise en ligne d'une plateforme EAC de mise en réseau de tous les acteurs culturels sur un territoire donné.
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