FUSE s’est saisi du dossier en janvier dernier et force est de constater que le sort de ces grands élèves n'a pas fait partie des préoccupations du cabinet de la Ministre, ni des priorités des DRAC.
Alors faut-il préférer le sort des élèves de Rhône Alpes auxquels la DRAC a affirmé dès janvier qu’elle ne verserait rien à celui des franciliens qui n’ont toujours aucune nouvelle du traitement de leur dossier ?
Que penser d’autres régions, où certaines bourses ont été versées, mais où les élèves dont les dossiers n’ont pas été honorés restent sans nouvelle ? En Bourgogne une famille a écrit au préfet de région qui leur a répondu ces jours ci que le dossier était en instance de traitement. Une réponse en contradiction avec ce que nous avait annoncé la DRAC-Bourgogne : cette dernière avait traité dès juin les dossiers en fonction de l’enveloppe dédiée et n’avait pas de fonds pour aller au-delà.
A l’heure du bilan, seuls 15% à 20% des ayants-droits auront fini par toucher leur aide : c’est trop peu. Et surtout une très grande majorité des élèves concernés n’ont pas eu d’information sur le traitement de leurs dossiers. FUSE a été interpellée jusqu’au cœur de l’été par des familles qui étaient toujours en attente d’une réponse.
En Ile de France, nous avons écrit au Préfet de région le 19 juillet dernier afin de connaitre le sort fait aux dossiers des élèves franciliens ; celui-ci a retransmis le courrier à la directrice de la DRAC. Malgré nos nombreuses relances, nous n’arrivons pas à obtenir de réponse orale ou écrite auprès des services, pas plus que les élèves.
Quant à un dispositif pour l’année à venir, le ministère, lancé à grande vitesse dans la rédaction du projet de loi sur la création artistique (la Lorca), ne semble pas y accorder d’intérêt particulier.
Pourtant nous le répétons, ces jeunes ne sont pas là par hasard : le France s’est dotée depuis 40 ans d’un système d’enseignement public des arts vivants dont elle peut s‘enorgueillir. Ces élèves sont le fruit de cet investissement de la collectivité publique. Par goût mais aussi par leur motivation, par leurs efforts soutenus par leur talent aussi, ils sont entrés sur concours dans cette étape finale de leur enseignement initial. Mais aussi première étape incontournable avant une professionnalisation.
Pourquoi faudrait-il que ce parcours ne soit soudain accessible qu’aux enfants des familles privilégiées ? Il est souvent fait aux conservatoires le reproche de ne pas savoir accueillir les enfants des milieux les moins favorisés.
Force est de constater que cette fois, c’est l’Etat lui-même qui décide d’établir une sélection sur des critères financiers.