Quelle est la situation du marché des instruments de musique en France ? Qui sont les entreprises françaises du secteur ? Quelles sont les tendances de la consommation ? Quelle est la proportion des achats sur internet ?
Telles étaient les principales questions que se posait la Chambre syndicale de la facture instrumentale (CSFI) et le ministère de l'Economie (Direction générale des entreprises des biens de consommation) à l'origine de l'étude qui a été rendue publique début juin, à Musicora.
Fanny Reyre-Ménard, luthière, présidente d'honneur de FUSE et vice-présidente de la CSFI a bien voulu nous en résumer les principaux enseignements.
Lever le voile sur l’éco système des instruments de musique en France
Le monde des instruments de musique en France est à la fois réputé auprès des initiés et bien identifié. Aussi la première étude économique d’envergure sur le marché des instruments de musique en France était-elle attendue avec impatience.
Il était en effet important pour les acteurs du secteur mais aussi pour les pouvoirs publics d’avoir enfin une vision globale de ce marché. Cette étude, réalisée par le Crédoc, a été présentée le 1er juin à l’occasion du salon Musicora.
Du côté de la fabrication, le profil des entreprises est très hétérogène :
- du côté des instruments à vent et des harpes, le secteur est caractérisé par des marques de référence, portées par des entreprises comptant de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de salariés.
- du côté des instruments à cordes, de la musique ancienne et traditionnelle, la fabrication est le fait d'une multitude d’ateliers s'appuyant sur le travail d'une à trois personnes.
Sans surprise ce secteur est exportateur pour le haut de gamme et importateur pour les instruments d’étude. La moitié des instruments fabriqués en France est ainsi exportée. La facture instrumentale participe de façon notable au rayonnement de l’image culturelle de la France.
Des modes de consommation qui évoluent
La demande est principalement centrée sur les instruments entrée et moyen de gamme. Elle est globalement assez stable, avec des évolutions très diverses suivant les instruments : la guitare reste l’instrument le plus vendu, le piano accoustique, concurrencé par les claviers électroniques, a vu chuter le nombre d'exemplaires vendus.
Malgré cette apparente stabilité, le réseau de distribution composé de magasins spécialisés et d’ateliers d’artisans est fragilisé : il est en effet fortement concurrencé d'une part par le développement des ventes en ligne (un quart du marché désormais, plutôt dans l'entrée de gamme) et d'autre part, par l'apparition de nouveaux modes de consommation liées aux pratiques musicales (la location plutôt que l'achat).
Des challenges pour le secteur
- S’adapter aux nouveaux modes de consommation en s’inscrivant dans la complémentarité d’offres impossibles à concurrencer.
- Faire face aussi aux nouvelles contraintes et réglementations, en se faisant mieux entendre pour que les spécificités de ce secteur soient correctement prises en compte.
- Le monde des instruments de musique en France est face à de multiples défis, il semble aujourd’hui prêt à les relever et c’est une bonne nouvelle car les instruments de musique comme les professionnels qui s’en occupent sont indispensables à la vie musicale.