La journée a été introduite par Guillaume Descamps, directeur de la Maison des pratiques artistiques amateurs (MPAA) et Fanny Reyre Ménard, présidente de FUSE.
Des envies d'apprendre et de pratiquer mais dans une recherche de qualité
Premier carrefour de la journée, des praticiens amateurs ont témoigné de leur parcours sous le regard aiguisé d'Anne Cécile Nentwig, sociologue dont les travaux sont centrés sur l'analyse des musiciens amateurs. Confrontant ces parcours riches d'émotions et de sensibilité avec ses recherches autour des praticiens de musique traditionnelle auvergnate, elle en a souligné les caractéristiques principales : parcours singuliers non linéaires, qui se nourrissent de rencontres et d’opportunités, alimentant le « feu sacré » de l’amateur ; l’accomplissement de la scène et de la confrontation au public et le bonheur de la pratique pour soi-même.
Les rapports et les relations aux professionnels sont omniprésents dans la « carrière » de l’amateur (voire même les interrogations sur la finalité de leur propre pratique : en amateur ou en professionnel?), les frontières pas toujours clairement établies.
Dans un deuxième temps, des représentants de diverses structures ont présenté les modalités de l'accueil, de l'accompagnement ou de l'enseignement qu'elles proposent aux adultes amateurs, dans toute leur diversité et leur richess : depuis les chorales jusqu'aux troupes de théâtre amateur, des MJC aux écoles de musique, sans oublier bien sûr la MPAA dont l’objet est d’accueillir et d’accompagner les adultes amateurs, le site de Saint Blaise étant spécialisé dans le théâtre et les arts du récit.
Si chaque structure /organisation a un projet qui lui est propre, toutes sont animées par la même préoccupation : arriver à mettre en osmose le projet de leur structure et celui de leur usager/adhérent/élève. La question du collectif face à la démarche individuelle est également omniprésente.
Une demande en développement de la part des citoyens, des politiques interrogées
Daniel Véron, de la Direction générale de la création artistique du Ministère de la culture, a présenté les principaux résutlats de l’enquête menée par son bureau l’année dernière sur la place faite aux adultes au sein des conservatoires : ce premier travail ne se prétend pas exhaustif mais un préambule à des travaux plus poussés. Les premiers résultats montrent d’ors et déjà la part non négligeable des adultes au sein des établissements.
Un intermède philosophique réinterrogeant les notions de pratique amateur, acte personnel et d'intérêt général a ouvert la troisième table ronde. Intérêt général, pratique artistique tout au long de la vie, ces enjeux sont constamment posés aux représentants de l’Etat, des collectivités locales et des grandes fédérations. Les freins sont multiples, financiers mais aussi liés à la temporalité. L’Europe est également une dimension à prendre en compte et à investir.
Cette journée aura été riche en discussions, témoignages et réflexions, bien à l’image du projet de FUSE, qui souhaite favoriser les rencontres entre les différents acteurs de l’enseignement artistique depuis l’usager jusqu'aux professionnels en passant par les institutionnels et les chercheurs afin que chacun puisse s’enrichir de la réflexion des autres.
Les actes du colloque seront disponibles courant mars.
Retrouvez l'ensemble des actes des colloques précédents dans la rubrique "colloque"