Transports, biens et services culturels, ressources naturelles, énergie… La gratuité fait aujourd’hui débat dans plusieurs domaines. Quelles limites lui opposer ? Faut-il lui préférer les tarifs sociaux ou dégressifs ? Le tout payant ? Place Publique propose un débat contradictoire entre Jean-Louis Sagot-Duvauroux, philosophe et auteur de « Pour la gratuité », et Jean-Philippe Feldman, juriste et principal contributeur au « Dictionnaire de la pensée libérale ».
« Pourquoi la gratuité ? interroge Jean-Louis Sagot-Duvauroux. Parce qu’elle existe. Parce qu’elle est l’inverse du marché qui se présente aujourd’hui, de façon si pesante, comme l’horizon du projet humain. Parce qu’elle provoque, là où elle se déploie, une sympathie presque générale. Parce que la permanence d’espaces de gratuité enfonce un coin dans la toute-puissance de l’argent. Parce qu’aucune existence ne se vit sans être confrontée aux valeurs essentielles dont elle s’environne. Parce qu’elle offre peut-être une voie pour répondre à la question si brutalement posée par cette fin de siècle : le dépassement du règne capitaliste est-il tout simplement faisable ? »
Maître de conférences à Sciences Po où il enseigne l'introduction au libéralisme, Jean-Philippe Feldman contribue régulièrement à la presse économique et généraliste. Il est l'auteur de plus d'une centaine de publications dans les éditions et les revues de droit, de science politique, d'histoire des idées, d'histoire du droit, de droit comparé et de philosophie du droit.
Troisième invité, Gilbert Mitterrand évoquera le cas concret de la mise en gratuité des transports en commun à Libourne. Cette commune de près de 40 000 habitants, après avoir rendu gratuit l'usage du réseau pour les moins de 18 ans depuis le 1er janvier 2009, a généralisé la gratuité à l'ensemble des Libournais en 2010.
Jeudi 24 janvier à 20 h 00 à la Maison des Arts, 26 rue de Saint-Nazaire. Entrée libre et gratuite.