Jusqu'à présent, les élèves de conservatoire post-bac engagés dans un cycle spécialisé ou de perfectionnement pouvaient prétendre à une bourse sur critères sociaux dispensée par le ministère de la culture. Ce système fonctionnait de manière spécifique : l'élève déposait un dossier en janvier ou février pour recevoir la bourse en mai ou en juin, situation inconfortable mais déjà mieux que rien du tout.
Aucune information depuis septembre ne laissait penser que ce dispositif ne serait pas reconduit.
Or, début janvier 2013, interrogés sur la date de parution de la circulaire, les services du ministère de la Culture ont répondu que la circulaire ne paraitrait pas : le principe de ces bourses gérées par les DRAC est remis en cause pour une double raison :
Tout d'abord, les élèves concernés ne relevant ni du système scolaire ni de l'enseignement supérieur ne pourraient pas prétendre réellement à des bourses mais éventuellement d'un système d'aide individuelle. Ce changement de dénomination est important car une bourse est un droit : dès lors que l'on satisfait aux critères, le reversement de l'aide est de droit. L'aide individuelle, pour sa part, relève d'une décision ponctuelle établie sur des critères ponctuels en fonction de sommes ponctuellement disponibles : pas de visibilité et aucun recours possible.
La deuxième raison mise en avant est que ces bourses étant prises sur les fonds destinés aux conservatoires (ligne 224), le ministère estime désormais qu'il ne serait pas de son ressort d'imposer aux DRAC l'affectation de ces crédits budgétaires déconcentrés ; libres à elles de conserver ou non le principe d'une aide individuelle. Cette ligne budgétaire étant réduite de 25%, on comprend que le ministère laisse ses DRAC gérer frontalement la grogne qu'un tel désengagement ne va pas manquer de susciter.
Un tour de France des DRAC a permis de constater que tout était bloqué ; or le compteur tourne pour les étudiants concernés qui en toute légitimité comptaient sur ces bourses pour boucler financièrement leur année.
Alerté sur les difficultés rencontrées par ces étudiants, le ministère est en train de voir s'il est possible de trouver en urgence des fonds pour leur maintenir une aide. Réponse attendue dans les jours à venir.
Ce dossier, alarmant pour les familles concernées, révèle qu'il faut absolument et ce, dès l'année scolaire prochaine, remettre à plat le statut de ces grands élèves des conservatoires afin que tout comme des élèves de classe préparatoire, ils puissent bénéficier d'un statut "étudiant" qui leur garantisse protection sociale, bourses, aides aux logements...
Pour en savoir plus sur la question du statut : une nouvelle fiche "Réflexions&Débats" à télécharger ici