La Belle saison, pour la jeunesse
En cette fin d'année, le ministère de la Culture consacre trois articles à la Belle saison, initiative des professionnels en faveur de la création "jeune public". L'occasion pour nous de vous faire partager l'appel de Scènes d'Enfance et d'

Logo Belle SaisonPortée par Scènes d'enfance et d'ailleurs et ses partenaires, à travers le Manifeste - 40 propositions pour le jeune public, la Belle Saison se veut un temps fort de juillet 2014 à juillet 2015, en faveur du développement de la création "jeune public". 

Elle vise à ancrer au plus près des territoires une nouvelle politique de l'enfance et de la jeunesse, en rendant visible et donnant du sens aux multiples initiatives menées en ce sens.

Elle se clôturera à l'occasion du festival d'Avignon, avec une édition spéciale consacrée aux enfants : Avignon 2015, enfants à l'honneur.

Le ministère de la Culture, qui coordonne les différentes manifestations, avec l'appui en région, des DRAC et de l'ONDA (office national de diffusion artistique), a consacré trois articles passionnants à la création jeune public :

Scènes : créer pour et avec le jeune public
La Belle saison : les créateurs parlent de leurs spectacles pour la jeunesse
-La Belle saison : quelles créations artistiques pour le jeune public ?

Révélateur à la fois des inquiétudes ressentis par l'ensemble des acteurs du monde culturel, et des espoirs portés par tous, nous avions envie de partager avec vous un extrait du très beau texte de Geneviève LeFaure, présidente de Scènes d'Enfance et d'ailleurs, à l'occasion des voeux de cette fin d'année.

"Comme dans tous les contes, il y a des épreuves, des défis à relever, des blessures et des lassitudes, des découragements, des doutes et des questions, des combats à gagner. L'air du temps est lourd, des spectacles sont déprogrammés, des responsables culturelLEs remerciéEs, des subventions supprimées, des budgets diminués, l'intermittence en attente d'une réponse... Et, peut-être plus grave encore, une conception populiste qui s'affiche désormais sans crainte. L'exigence fait peur, celle qui se situe à la hauteur de la conception que nous avons de l'enfance et de l'adolescence, pour qu'elles puissent devenir une belle jeunesse.

Et nous voilà inquietEs. Assisterions-nous à l’effondrement de ce qui s’est mis en place depuis des décennies ? Du nouveau monde voulu et rêvé pour nous par ceux qui l’avaient forgé dans la Résistance ? Ferions-nous naufrage, avalés par une vague de bêtise et d’ignorance ? N’y aurait-il plus que des maîtreSSEs-comptables au gouvernail ? Quel sort cruel attendrait les générations futures, privées de traces et de transmission ? Enfants d’aujourd'hui, demain inconnus à cette adresse ?

Mais des voix s'élèvent qui expriment nombre de nos convictions. A travers syndicats et autres forces collectives, les artistes et acteurRICEs culturelLEs lancent aux éluEs et au gouvernement (qui a fait de la jeunesse sa priorité) un appel « pour engager ensemble une nouvelle ère d'espoir et de confiance dans l'art et dans la culture ». Mêlons nos voix aux leurs. Notre histoire s'écrit dans cette Histoire-là. Celle des arts vivants. Il est une foi !

A ces vents contraires et violents, opposons notre force, celle qui naît de la solidarité. Gardons ensemble le sens, la direction vers laquelle nous voulons aller. Ce conte est écrit par des milliers de mains. Ayant inscrit dans la Belle Saison nos créations, colloques, festivals, productions, lectures, chantiers, forums, universités…, continuons à nous appuyer les unEs sur les autres, à avancer par ricochets, à mailler, à tricoter... Ne jouons pas les Pénélope, intensifions nos liens collectifs. Nous ne repartirons plus de rien.

Il est une fois des artistes, des programmateurRICEs, des enseignantEs, des musicienNEs, des parents qui dialoguent avec des danseurSEs, des circassienNEs, des éluEs, des représentantEs de services de l’état et des collectivités, des chercheurSEs, des éducateurRICEs, des enfants, qui s’engagent, qui créent des espaces de parole et de pensée. Alors, « Ils se marièrent et eurent beaucoup... ». Fin ?

Non. Notre épopée est loin d'être terminée, nous ne sommes pas, tel Ulysse, rentréEs d’un beau voyage, il nous reste beaucoup à écrire ! Faisons œuvre commune. Inventons à notre tour notre programme, notre terre d’utopie, donnons-lui toute sa dimension politique ! Restons attentifVEs, mobiliséEs, reliéEs les unEs aux autres, exigeantEs vis-à-vis de ceuxLLES que nous avons éluEs. Responsables. Il n’y aura pas de fin !"

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Mis à jour le 30/12/2014 - Article archivé