C'est traditionnel, l'équipe de FUSE s'apprête à prendre quelques semaines de congés bien méritées. D'habitude, nous partons le coeur léger : à nous, le farniente et les festivals, la chaise longue et les stages d'été, les valises et la citronnade sous les pins, les paysages et le réveil muet... Cette année, ce ne sera pas le cas : nous partons le coeur gros de cette nouvelle tragédie qui endeuille de trop nombreuses familles.
Et pourtant, nous avions de quoi nous réjouir, plusieurs revendications de FUSE ont été entendues dans le cadre de la loi sur la liberté de création, architecture et patrimoine : nos grands élèves de conservatoires devraient être bientôt reconnus comme des étudiants à part entière, la place de l'amateur est actée même si le texte n'est pas parfait, et l'égalité réelle d'accès à l'enseignement artistique public est désormais une mission pour l'Etat et les collectivités.
Parallèlement, l'Etat a fait son retour dans le financement des conservatoires, se repositionnant dès lors comme acteur structurant du réseau des établissements publics, un rôle qu'il n'aurait jamais dû abandonner. Et après plusieurs années de procès en élitisme, le discours semble avoir évolué : il est de nouveau possible de concilier enseignement pour des amateurs et formation de futurs professionnels.
Cela rend d'autant plus inacceptables les décisions prises par certaines collectivités de se désengager de l'enseignement artistique, quels qu'en soient les motifs, et de faire l'impasse sur le rôle structurant de ces équipements et servcies publics pour les territoires et les populations qui y vivent. Cholet, Saint Malo, Caen, Yvetot, Rouen, etc. Mesdames et messieurs les élus, l'enseignement artistique ne devrait jamais être une variable d'ajustement dans vos politiques culturelles ni l'instrument de jeux politiques territoriaux.
Car il nous faut rappeler que face à la barbarie, les lieux d'enseignement artistique sont de véritables propositions offertes de mixité sociale et culturelle, inclusives, cultivant l'art de jouer ensemble. Dés lors, la question qui se pose à nos élus et aux professionnels devrait être : comment faire pour que chacun puisse s'interroger sur son envie ou non de suivre un enseignement artistique, et que que tous ceux qui le souhaitent, puissent effectivement être accueillis ? Toutes ces questions seront au coeur de notre prochain colloque, le 19 novembre à Paris.
Enfin, la rentrée prochaine se fera sous le signe des dispositifs conjoints entre le ministère de la culture et celui de l'éducation nationale : série TMD, options au bac, orchestre à l'école, éducation artistique et culturelle, etc. avec notamment, l'organisation des premières rencontres nationales des classes de TMD, à Musicora du 28 au 30 avril 2017.
Rendez-vous à la rentrée, nous avons tous du pain sur la planche !
Muriel Mahé, présidente de FUSE