Retour sur le colloque FUSE du 30 mars 2019
Vous n'avez pas pu nous rejoindre le 30 mars ? Retrouvez ici des premiers éléments de réflexion.

Nous étions réunis le 30 mars dernier à la cité de la musique pour notre colloque annuel, réalisé en partenariat avec la médiathéque de la Philharmonie, laquelle a présenté à la mi-journée l'étendue de ses ressources.

Retrouvez ici le programme et la liste des invités.

Cette journée était de l'ordre du rêve dans la quête d'un enseignement idéalisé. Loin de minimiser le travail réalisé par les professeurs de musique dans les établissements scolaires et auquel nous avions fait une large place lors de notre dernier colloque, notre propos du jour était centré sur l'enseignement artistique spécialisé, celui dispensé au sein des conservatoires. 

Le conservatoire, "lieu de vie"

Le premier temps fort regroupait Michaël Andrieu, Philippe Macé et Denis Réquillart. 

Michaël Andrieu, docteur en musicologie, a ouvert les échanges par une réflexion enlevée sur la notion d'utopie. Il nous est apparu en effet que le conservatoire bien que sous-représenté dans les médias, s'étendait dans notre imaginaire collectif bien au delà de sa structure physique. 

Michaël Andrieu a mené par exemple, plusieurs expériences hors les murs, en prison, dont il a rendu-compte dans l'ouvrage "De la musique derrière les barreaux" (Editions L'Harmattan - 2005). Michaël Andrieu et Philippe Macé, actuellement directeur du conservatoire de Bourges, font tous deux le constat d'un changement également physiologique de ce lieu, que l'on aimerait de plus en plus tiers-lieu.

A lire : une interview de Philippe Macé et sa conception de l'enseignement musical.

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Il apparait que les conservatoires sont en pérpetuelle réflexion et savent se remettre en question avec une pédagogie sans cesse réinventée face à de nouveaux élèves. 

L'exemple est donné du Hublot, lieu culturel affilié au conservatoire de Bourges mais dont la localisation excentrée permet d'aller au devant des familles dans les quartiers périphériques.

Ont été abordées, remises en question par des exemples précis, les notions de transversalité, fonctionnement en départements. Quid également des budgets ? Du travail de l'administration ? 

Denis Réquillart a éclairé les échanges de son expérience dans le secteur de la santé. La notion de service public, la place de l'usager, la manière dont on l'inclut dans les discussions, dont il est acteur au sein des instances ont ainsi été comparées. 

Pour en savoir plus, découvrez son ouvrage : "Démocratie en santé : usagers, faisons mouvement" (co-écrit avec Bernadette Devictor ; EMCC - 2017)

Le conservatoire, "lieu où l'on se construit"

L'après-midi réunissait Didier Roguet, Chantal Mégange et Bernard Mosser dans un trio évoquant le conservatoire avec le regard de l'enseignant ; du partenaire associatif engagé et du parent d'élève. La conclusion étant assurée par le performer Bastien Maupomé pour une envolée lyrique endiablée. 

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Le bien être des enfants était au coeur de ces échanges. Didier Roguet ayant beaucoup de recul sur son enseignement, l'importance pour le formateur de se réinventer et de savoir questionner les élèves afin de construire ensemble. Pour aller plus loin découvrez son mémoire "Utopie réelle de l’Ecole de musique future ou comment utiliser épistémologie et pédagogie pour être acteur de l’évolution de notre société" (CEFEDEM - 2011)

Le conservatoire de Val de Reuil a cela de particulier qu'il a été créé par le domaine associatif dans un partenariat qui dure depuis 30 ans. Chantal Mégange décrit les projets de "Musique et Danse à l'école" qui permet à chaque enfant de la maternelle au CM2 d'avoir 1h d'apprentissage musical et chorégraphique par un professeur diplômé. Mais surtout le "Passeport culturel" qui aide depuis 2006 une soixantaine d'enfants chaque année à suivre des cours au conservatoire, avec un taux de réinscription dans le dispositif qui ferait pâlir d'envie bien des conservatoires (plus de 90% des élèves sollicitent de nouveau le dispositif l'année suivante, et les premiers bénéficiaires ont désormais quitté le conservatoire après un cursus complet).

 "Du quotient familial à la caution bienveillante"

Bernard Mosser, membre de FUSE depuis sa création, père de 4 enfants qui ont tous suivi cette spécificité parisienne qu'est le double cursus nous a enfin fait partager son expérience de parent mais également d'usager investi au cours des années dans plusieurs associations de parents délèves. 

Mais quelle est la position du parent vis à vis des rêves de ses enfants et de ses propres envies, rêves, ambitions ? Deviner le rêve de son enfant est difficle, un rêve change, se construit. Le risque étant que le parent rêve par procuration...

Les études au conservatoire comme le rappelle FUSE ne sont pas une obligation, l'élève en apprentissage ne cherche pas forcément, comme l'oublient certains adultes, à devenir professionnel. Ces études ne sont donc en rien une obligation mais par contre nécessitent une certaine exigence. 

Retrouvez bientôt des extraits vidéos ainsi que les actes de ce colloque...

 

  

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Mis à jour le 23/04/2019